Auteurs : François GIANNOCCARO (IRMa), Camille CHAUSSINAND (IEP Sciences Po Grenoble), Emmanuelle BERTHELIER (IRMa) et Guilhem DUPUIS (IRMa)
Au fil des éditions, le Résilience Tour coorganisé par l'AFPCNT et l'IRMa poursuit son ambition de sensibiliser une grande diversité de publics cibles. Parmi eux, les étudiants, afin de former ces futurs professionnels de l'action publique et privée aux enjeux de la prévention des risques majeurs.
Etape Haute-Garonne du Résilience Tour 2024 : Une opération de sensibilisation des décideurs de demain à la gestion des risques à Sciences Po Toulouse
Le vendredi 27 septembre, les équipes du Résilience Tour ont ainsi fait escale dans les locaux de l’Institut d’Études Politiques (Sciences Po) de Toulouse, marquant une action clé en Haute-Garonne dans cette édition 2024. Organisé en partenariat avec Sciences Po Grenoble, cet événement a réuni une quarantaine d’étudiants de plusieurs masters spécialisés autour d’une simulation de crise sur table. Lors de leur mot d'accueil, Adrien PENERANDA, directeur adjoint de Sciences Po Toulouse, et Camille CHAUSSINAND, responsable de la chaire gestion de crise à Sciences Po Grenoble, ont souligné que le Résilience Tour avait favorisé un rapprochement et une synergie croissante entre les deux établissements. Ils ont exprimé leur volonté de rendre cette collaboration encore plus active en intégrant davantage la culture du risque dans leurs programmes pédagogiques. Cette mise en réseau se poursuivra dans les prochains mois, avec pour objectif de dupliquer l’opération "La Nuit de la Crise", initialement lancée en 2022 à Sciences Po Grenoble.
Une simulation de crise réaliste pour mettre à l’épreuve les décideurs de demain
Lors de cette opération, les étudiants de Sciences Po Toulouse ont été invités à se mettre dans la peau d’élus et d’agents d’une collectivité, au sein d’un poste de commandement communal (PCC), pour gérer une situation de crise fictive. Répartis en plusieurs cellules de crise, ils ont dû assurer la sécurité des personnes, des biens et de l’environnement, tout en coordonnant leurs actions avec les sapeurs-pompiers, les gendarmes, les associations agréées de sécurité civile et la Préfecture. L’exercice visait également à tester leur capacité à gérer la communication de crise, une compétence essentielle pour toute organisation en situation d’urgence. La cellule mobile d’appui aux entraînements et aux exercices de l’IRMa a contribué à rendre la simulation encore plus réaliste grâce à son format "EXOCRISE", avec trois salles de crise spécialement agencées pour l’occasion et animées par François GIANNOCCARO (IRMa), Emmanuelle BERTHELIER (IRMa) et Anthony VEIGA (IRMa).
Etaient également présentes pour participer à l'observation et à l'animation de cette mise en situation, Fernanda MARRUCHO de la Direction Départementale des Territoires de Haute-Garonne (DDT 31), Clotilde GAGEY de l'Institut pour une Culture de Sécurité Industrielle (ICSI) et Caroline KAMATE de la Fondation pour une Culture de Sécurité Industrielle (FONCSI).
Un exercice plébiscité par les étudiants
L’investissement des étudiants a été remarquable, et nombreux sont ceux qui ont exprimé leur satisfaction à l'issue de ces simulations. Après l'exercice, un débriefing collectif a permis aux étudiants d’affiner leur compréhension des responsabilités des collectivités territoriales et de l'ensemble des acteurs publics en matière de prévention des risques majeurs et de planification de sécurité civile.
La mémoire de la catastrophe d’AZF Toulouse comme point de référence
Les étudiants ont également eu l'occasion d’entendre les représentants de l’ICSI et de la FONCSI, Clotilde GAGEY et Caroline KAMATE, venues les sensibiliser aux risques industriels majeurs.
L’un des moments marquants de cette intervention a été l’évocation de la catastrophe industrielle de l’usine AZF à Toulouse, dont nous venons de commémorer les 23 ans. Ce tragique accident industriel, qui a fait 31 morts le 21 septembre 2001, a servi d’exemple concret pour illustrer l'importance de la prévention des risques industriels. Ce rappel a vivement capté l'attention des étudiants, en particulier ceux originaires de la région toulousaine, pour qui cet événement tragique a marqué de nombreuses familles, renforçant ainsi la prise de conscience de l'assemblée sur ces enjeux.
L'intervention a également permis de mettre en perspective les problématiques auxquelles sont confrontés les territoires exposés aux risques naturels, qui peuvent en cascade impacter des industries classées Seveso. Les spécialistes désignent ces événements en cascade par le terme de risques NaTech (Naturels - Technologiques), soulignant l'interaction potentielle entre les catastrophes naturelles et les accidents industriels.
Cette action en Haute-Garonne, particulièrement réussie, constitue un pas supplémentaire dans cet effort, visant à préparer les acteurs de demain à répondre efficacement aux crises majeures qui se profilent avec les impacts du changement climatique.
L'étape Haute-Garonne a aussi été l'occasion d'organiser d'autres opérations de sensibilisation au profit d'élus locaux et d'agents de collectivités … plus d'informations dans l'une des prochaines actualités du site web !